1. Le contraste entre Ésaü et Jacob
Le chapitre 25 de la Genèse, sur lequel le pasteur David Jang a prêché, relate la naissance des deux fils d’Isaac, Ésaü et Jacob, qui sont aussi les petits-fils d’Abraham, et montre comment leur vie a pris deux chemins radicalement différents. À travers ce passage, nous découvrons l’histoire d’Ésaü, le fils aîné détenteur de son droit d’aînesse, et de Jacob, le cadet qui finira par recevoir la bénédiction réservée au premier-né. Dans le contexte de la société nomade du Proche-Orient ancien, le statut d’aîné était éminemment important : il assurait à celui qui l’occupait non seulement une part considérable de l’héritage, mais aussi un rôle de guide spirituel et moral au sein de la famille. Ainsi, la manière dont le droit d’aînesse est compris, préservé ou perdu revêt une dimension particulièrement dramatique et demeure porteuse d’enseignements précieux pour notre époque.
Ésaü et Jacob se distinguent dès leur naissance. Ésaü naît rouge et velu, ce qui lui vaudra plus tard le surnom d’« Édom » (qui signifie « rouge »). Il devient un chasseur habile et passe beaucoup de temps aux champs. Jacob, en revanche, est présenté comme un homme plus calme, préférant rester sous la tente (Gn 25.27). Dans le mode de vie nomade, on peut aisément considérer Ésaü, chasseur et pourvoyeur de nourriture, comme le prototype même du premier-né. Il naît en effet le premier et possède donc, d’un point de vue socioculturel, toutes les prérogatives de l’aîné. Son père Isaac, qui apprécie le gibier, a d’ailleurs pour lui une préférence marquée (25.28). Mais, comme le démontre ce passage de la Genèse, le droit d’aînesse ne dépend pas uniquement de l’ordre de naissance.
Le renversement de situation entre Ésaü et Jacob apparaît clairement à partir du verset 29 du chapitre 25. Ésaü rentre de la chasse, épuisé. Il a tellement faim qu’il supplie Jacob de lui donner « ce potage roux » (25.30). C’est là qu’il faut observer attentivement l’attitude de Jacob. Bien qu’il semble calme et discret, Jacob porte un intérêt profond au droit d’aînesse et à la bénédiction. Tandis qu’Ésaü, occupé à la chasse, assure la subsistance de la famille, Jacob, lui, demeure près de la tente, probablement en train de guetter une occasion. Au moment précis où Ésaü est affamé et vulnérable, Jacob exige de lui qu’il cède son droit d’aînesse en échange de ce simple plat de lentilles. On peut supposer que ce n’est pas une idée de dernière minute, mais plutôt le fruit d’une longue réflexion. Jacob avait peut-être préparé cette ruse avec soin, dans l’attente de l’instant décisif.
La parole d’Ésaü — « Je vais mourir ! À quoi me sert un droit d’aînesse ? » (25.32) — scelle son destin. Du point de vue purement humain, on peut compatir à l’extrême fatigue et à la faim d’Ésaü. Cependant, la Bible condamne clairement sa réaction : « C’est ainsi qu’Ésaü méprisa le droit d’aînesse » (25.34). Pour un besoin momentané, il renonce à un privilège spirituel et historique. La question surgit alors : « Que représentait ce droit d’aînesse pour Ésaü ? » Il ne s’agit pas simplement d’un droit matériel à l’héritage ni d’une simple reconnaissance familiale, mais d’une responsabilité sacrée, liée à l’alliance de Dieu transmise par Abraham et Isaac, et destinée à bénir toutes les nations. Malgré son envergure spirituelle, Ésaü l’a troqué contre un simple plat de lentilles.
Pour Jacob, en revanche, le droit d’aînesse est d’une importance capitale. Il est prêt à tout pour obtenir cette bénédiction. Vu sous un angle strictement humain, il semble rusé et manipulateur : plus tard, dans la Genèse 27, profitant de la cécité de son père, Jacob se fait passer pour Ésaü pour arracher la bénédiction d’Isaac. Jugé à l’aune de notre morale contemporaine, son comportement peut apparaître malhonnête. Mais replacé dans le contexte global de la Genèse, il révèle surtout l’ardent désir de Jacob de s’emparer de la promesse divine et de l’héritage spirituel.
Le pasteur David Jang, commentant ce récit, insiste sur le fait que l’œuvre de Dieu ne relève pas d’un « fatalisme », mais qu’elle comporte une phase décisive de choix et d’engagement. Quel que soit le titre ou le statut — Ésaü est « l’aîné » —, si la personne ne possède pas la foi et l’attitude spirituelle propices à perpétuer la bénédiction, cette dernière peut être transmise à quelqu’un d’autre. À l’inverse, même celui qui semble dépourvu de qualifications particulières peut, comme Jacob, attirer sur lui la bénédiction divine s’il la juge précieuse et s’il choisit de s’y préparer avec détermination.
Ainsi, ce récit illustre que « celui qui était appelé à la bénédiction peut la perdre, tandis que celui à qui elle ne semblait pas destinée peut la recevoir ». Il nous invite à examiner constamment l’état de notre cœur. On pourrait considérer que tout s’est joué en un instant pour Ésaü, mais sa légèreté envers ce droit d’aînesse avait sans doute des racines plus profondes. Jacob, au contraire, se tenait « auprès des tentes », préparant des plats, assurant l’intendance, méditant peut-être sur la manière de s’emparer de la bénédiction. La Bible ne donne pas de détails précis à ce sujet, mais l’on voit bien, au moment décisif, qu’il était fin prêt à agir.
Notre vie de foi actuelle connaît les mêmes « instants critiques ». Les circonstances peuvent changer subitement, le droit que nous estimions naturellement nôtre peut nous échapper. La Bible ne présente pas cela comme un simple événement fataliste, mais comme une conséquence de nos propres choix. Comme Ésaü, nous pouvons céder devant la pression d’un besoin passager et mépriser la valeur spirituelle d’une bénédiction reçue. Malgré la faim et l’inconfort, l’exemple de Jacob souligne l’importance de chérir l’alliance divine, de la protéger et de la faire fructifier à tout prix.
Le pasteur David Jang souligne souvent qu’il ne faut pas mal interpréter le récit : Jacob n’a pas fait cuire un seul potage pour « tenter » son frère. C’est plutôt le fruit d’une préparation de longue haleine : Jacob est resté près des tentes, veillant sur la famille, cultivant un fort intérêt pour le droit d’aînesse, pendant qu’Ésaü chassait à l’extérieur. Et si Ésaü a réagi aussi impulsivement, c’est qu’en lui-même, il ne valorisait pas suffisamment cette bénédiction. La Bible ne se contente pas de dire que Jacob a volé la bénédiction ; elle ajoute qu’Ésaü a méprisé son privilège d’aîné. La justice de Dieu se reflète ici : s’il n’y a ni ferveur spirituelle ni attitude responsable, alors la bénédiction ne saurait demeurer.
Le choix d’Ésaü de vendre son droit d’aînesse ne se limite pas à son destin personnel ; il influe sur l’avenir d’un peuple tout entier et sur la portée universelle du plan divin. Plus tard, Jacob sera appelé « Israël » et deviendra le patriarche des douze tribus. Rien de tout cela n’est dû au hasard ; c’est la démonstration que l’alliance de Dieu ne se confine pas aux apparences extérieures (le titre de premier-né), mais se réalise en faveur de celui qui reconnaît toute la valeur et la portée spirituelle de cette promesse.
Aujourd’hui encore, chacun de nous peut osciller entre l’attitude d’Ésaü et celle de Jacob. Allons-nous, comme Ésaü, laisser passer la bénédiction pour un plaisir éphémère, cédant à un besoin immédiat ? Ou bien, malgré les difficultés, persévérerons-nous dans la fidélité à l’alliance divine ? Il est essentiel de noter que cette détermination ne s’improvise pas du jour au lendemain. Elle se construit dans les habitudes quotidiennes, l’intimité avec Dieu et la constance dans la foi. Ce sont ces choix répétés, inscrits dans la durée, qui finissent par « décider de notre destinée ». Toutefois, on ne saurait parler d’un destin subi ; c’est un chemin que l’on choisit activement, où Dieu se manifeste et agit en réponse à notre foi.
La leçon tirée du récit d’Ésaü et de Jacob, rappelée par le pasteur David Jang, est que l’histoire du salut ne se décide pas fatalement, mais qu’elle s’établit au travers de notre adhésion et de nos résolutions. Même si Ésaü porte le titre officiel d’aîné, sans la préparation spirituelle requise, il risque de passer à côté. Jacob, lui, semble plus fragile, voire rusé, mais il possède cet ardent désir de la bénédiction et de l’alliance divine. Et c’est bien ce désir-là qui finit par triompher.
En définitive, nous apprenons que la bénédiction peut être perdue même par ceux qui la possèdent, alors que ceux qui ne l’avaient pas peuvent se la voir attribuer. Cette vérité nous pousse à l’examen quotidien de notre vie spirituelle. Ésaü a peut-être commis une unique faute, mais elle révèle son peu d’intérêt latent pour le droit d’aînesse. Jacob, lui, n’a pas hésité à préparer, jour après jour, le moment décisif. Il a ensuite saisi l’occasion lorsque son frère est rentré épuisé. Le même principe s’applique à nous aujourd’hui. Plutôt que de céder à l’épuisement et d’abandonner la promesse de Dieu, il s’agit de s’accrocher à cette dernière, même quand la situation paraît désespérée.
David Jang souligne que la Bible ne présente pas cette histoire comme une simple rivalité fraternelle. En effet, c’est le cœur de l’homme et son attitude envers l’alliance qui sont jugés. Ésaü, submergé par sa faim, vend sans scrupule son droit précieux. Jacob, lui, y voit un bien d’une valeur inestimable. Loin d’être un arbitraire divin ou un fatalisme, cette transmission de la bénédiction résulte des choix conscients et successifs de chacun. Ainsi, la grâce divine se révèle auprès de ceux qui, plutôt que de tout miser sur les apparences, choisissent de vivre pour l’alliance et de la valoriser dans leur quotidien.
Dans le prolongement de ce contraste entre Ésaü et Jacob, nous découvrons combien leur destin individuel a influé sur toute l’histoire du peuple d’Israël, et même sur l’histoire du salut universel. Le fait que Jacob devienne « Israël » et soit le père des douze tribus ne relève pas d’une simple coïncidence. L’alliance de Dieu s’incarne chez celui qui, au-delà du statut de premier-né, s’approprie en profondeur le sens de cette promesse et la chérit avant toute chose.
De même, nous sommes chaque jour placés devant des décisions comparables. Sommes-nous prêts à sacrifier la perspective de l’alliance pour satisfaire une envie passagère ? Ou bien, dans l’adversité, allons-nous tenir ferme ? Comme l’enseigne le pasteur David Jang, la clé se trouve dans notre choix de ne jamais renoncer à la valeur spirituelle essentielle que représente l’alliance divine, mais de persévérer avec une foi ferme, même lorsque la faim, le besoin ou l’épuisement nous assaillent. Ce n’est pas un simple hasard ou un déterminisme : c’est dans notre engagement que Dieu agit et accomplit son dessein.
2. L’œuvre de Dieu et la transmission de la foi
En cédant son droit d’aînesse à cause de la faim, Ésaü a permis à Jacob de s’approprier la légitimité d’aîné. Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Il ne suffit pas d’avoir le titre ; il faut aussi recevoir la bénédiction effective, transmise par la parole d’Isaac. C’est pourquoi Jacob et sa mère Rébecca passent à l’action une seconde fois. Alors qu’Isaac, devenu presque aveugle, demande à Ésaü d’aller chasser pour lui rapporter un mets savoureux, Rébecca incite rapidement Jacob à préparer un plat à partir d’un chevreau. Jacob se grime ensuite pour se faire passer pour Ésaü (Gn 27). D’un point de vue humain, c’est un subterfuge évident. Pourtant, Dieu s’en sert comme d’un canal pour confirmer la bénédiction de Jacob.
Le pasteur David Jang s’interroge sur l’état intérieur de Jacob à ce moment-là. Physiquement, Jacob n’a rien de l’apparence velue d’Ésaü. C’est sur les conseils de sa mère qu’il s’enduise de peaux pour tromper son père, et il redoute clairement de se faire prendre : « Peut-être mon père me touchera-t-il… je passerai à ses yeux pour un menteur et j’attirerai sur moi la malédiction au lieu de la bénédiction » (Gn 27.12). Malgré ses hésitations et sa crainte, Jacob se fie aux directives de Rébecca et agit. Ainsi, Jacob n’était pas un héros parfait. Il était craintif, fragile. Mais son avantage, c’est sa ferme volonté de ne pas rater la bénédiction.
Un élément clé ici est l’intervention de la mère, Rébecca. Jacob n’aurait jamais réussi seul un tel stratagème. Sans l’expérience et la perspicacité de Rébecca, il aurait peut-être été démasqué ou n’aurait pas osé tenter quoi que ce soit. De la même manière, dans l’Église et la communauté de foi, le soutien et la transmission intergénérationnelle sont indispensables. Un nouveau croyant a souvent besoin de l’accompagnement d’un « mentor » spirituel pour grandir. Jacob a pu compter sur la sagesse de sa mère, mais c’est son propre désir de la bénédiction qui l’a maintenu sur cette voie.
On peut se demander pourquoi l’Écriture relate un processus aussi « malhonnête ». Pourquoi l’histoire sacrée passe-t-elle par un mensonge ? La Bible nous montre à maintes reprises que Dieu intervient au cœur de l’humanité pécheresse et défaillante, pour accomplir malgré tout son dessein. Le « mépris » d’Ésaü, le « zèle » de Jacob, la « préférence » de Rébecca et d’Isaac… Dans cette famille dysfonctionnelle, Dieu agit quand même pour assurer la transmission de la promesse à Jacob.
Qu’est-ce qui a vraiment fait chuter Ésaü ? Selon la Genèse, c’est le fait de ne pas avoir estimé à sa juste valeur ce droit d’aînesse (Gn 25.34). Cette attitude témoigne de sa tiédeur spirituelle. Par la suite, il implore son père en pleurant : « Bénis-moi aussi, mon père ! » (Gn 27.34), mais il est déjà trop tard. Depuis le moment où il a vendu son droit d’aînesse, et plus encore depuis que la bénédiction a été prononcée sur Jacob, Ésaü se trouve devant un fait accompli. C’est moins une question de « choix arbitraire de Dieu » que de responsabilité personnelle. Ésaü n’était pas prêt, ni capable de porter cette bénédiction.
Cette situation rappelle également l’épisode de Caïn et Abel en Genèse 4. Deux frères issus de la même famille offrent un sacrifice à Dieu ; Dieu agrée celui d’Abel, pas celui de Caïn (Gn 4.4-5). Bien des explications ont été avancées, mais il apparaît clairement que le problème se trouvait dans le cœur de Caïn. Dieu lui dit : « le péché est couché à ta porte… mais toi, domine sur lui » (Gn 4.7). Consumé par la jalousie, Caïn assassine son frère, s’éloignant ainsi de la bénédiction. Ésaü et Caïn partagent ce statut d’« aîné », mais pèchent tous deux par une disposition intérieure coupable, les privant de la faveur divine.
Abel et Jacob, en revanche, ont l’apparence de « petits » ou « faibles », mais sont plus ouverts à Dieu. Jacob, en particulier, est loin d’être parfait ; son caractère comporte bien des défauts, mais il chérit ardemment la bénédiction et l’alliance. C’est là, selon le pasteur David Jang, un point d’une importance capitale : la bénédiction n’est pas accordée de façon mécanique ou arbitraire ; elle est reçue par celui qui la désire sincèrement et s’y prépare.
La Genèse 25.23 renferme déjà l’annonce de ce renversement : « Deux nations sont dans ton ventre… le plus grand servira le plus jeune. » Dès le sein maternel, une parole prophétique est donnée. Toutefois, cette prophétie ne s’accomplit pas sans la participation active des protagonistes. Il a fallu ce fameux échange entre Ésaü et Jacob, puis le stratagème de Jacob et Rébecca, pour concrétiser la promesse divine. Aujourd’hui encore, la question se pose : traitons-nous avec légèreté la bénédiction et la promesse de Dieu ? Vivons-nous une foi superficielle, nourrie d’habitudes religieuses et de compromis avec le monde ? Ou bien cultivons-nous un désir profond, prêts à renoncer à des satisfactions immédiates pour tenir ferme dans le dessein de Dieu ?
Le pasteur David Jang insiste sur la nécessité, pour développer cette ardeur semblable à celle de Jacob, de « faire mourir » notre vieille nature. L’apôtre Paul l’exprime ainsi : « Je meurs chaque jour » (1 Co 15.31), « J’ai été crucifié avec le Christ » (Ga 2.20). Ce ne sont pas que des formules spirituelles, mais des réalités à vivre quotidiennement. Renoncer à soi, s’affranchir de la convoitise, suivre la volonté de Dieu… C’est en demeurant ainsi dans la présence du Christ que nous acquérons la force de résister à la tentation et de garder le cap sur la promesse, à l’image de Jacob. Bien sûr, ce chemin n’est pas facile : l’homme est enclin à adorer « Mammon », à rechercher « pain et argent ». Toutefois, la rencontre authentique avec le Christ nous rend capables de surpasser ces penchants et d’accéder à une liberté plus grande en Dieu.
Rappelons que Jacob, initialement, était une personne frêle, craintive et dépendante des conseils de sa mère. Il ne dégageait rien d’héroïque. Néanmoins, il avait cette passion pour la bénédiction, et il lui a obéi avec persévérance. Dans le cadre de l’Église, la formation spirituelle se déroule souvent de la même manière. Sans l’aide d’un mentor, beaucoup abandonneraient vite. Mais au final, tout repose sur notre propre désir. Rébecca a pu guider Jacob, mais si ce dernier s’était montré totalement indifférent à la question du droit d’aînesse, la bénédiction ne serait jamais devenue sienne.
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Ce récit nous enseigne également que l’enjeu n’est pas de « manger ou non un bol de lentilles », mais de définir nos priorités fondamentales. L’erreur fatale d’Ésaü ne consiste pas seulement à avoir cédé à la faim, mais à avoir bradé son droit d’aînesse — la possibilité de perpétuer l’alliance divine — pour une gratification éphémère. L’Épître aux Hébreux le dépeint même comme un « impie » (He 12.16), mettant ainsi l’accent sur la gravité de son acte. Ce n’est pas un détail secondaire ; c’est un renoncement lourd de conséquences.
Jacob, quant à lui, l’emporte, non pas grâce à une force ou un exploit particuliers, mais grâce à sa détermination à saisir l’invisible. Après avoir reçu la bénédiction d’Isaac, il est néanmoins contraint de s’enfuir pour fuir la colère d’Ésaü. Son parcours sera semé d’embûches, notamment chez son oncle Laban (Gn 29‑31). Toutefois, ces péripéties servent à forger son caractère. Au cours de cette errance, il rencontre Dieu à Béthel (Gn 28), expérience essentielle dans laquelle il découvre concrètement le Dieu de l’alliance. À travers ces épreuves, il devient « Israël », le porteur de la promesse divine. Autrement dit, la bénédiction ne s’obtient pas « en un clin d’œil », et Jacob doit traverser de multiples épreuves pour en saisir toute la portée.
Dans nos communautés aujourd’hui, nous rencontrons de semblables défis : problèmes financiers, conflits relationnels, charges de travail écrasantes… Il serait parfois tentant de déclarer forfait : « C’est trop dur. Mieux vaut abandonner. » Mais c’est à ce moment précis qu’il faut nous souvenir d’Ésaü. Avons-nous, nous aussi, le tort de vendre le privilège de l’alliance pour un soulagement passager ? D’après le pasteur David Jang, malgré les difficultés, nous n’avons jamais « vendu » l’Évangile ni rejeté la mission que Dieu nous confie. À notre tour, nous sommes appelés à tenir ferme et à ne jamais laisser s’éteindre la flamme de la promesse.
Si nous échouons à préserver ce droit d’aînesse spirituel, c’est la génération suivante qui en pâtira. Peut-être, dans le futur, nos enfants ou de jeunes croyants nous reprocheront-ils d’avoir négligé la bénédiction de Dieu pour de vulgaires intérêts. Quelle tristesse de perdre ainsi la promesse pour laquelle nous aurions dû lutter ! Jacob, lui, a refusé de céder. Mieux, il a exigé d’Ésaü un serment. Cette audace signale combien il était conscient de l’enjeu capital de la bénédiction.
Vu sous l’angle de la « croisée des destins », Genèse 25.27‑34 met en lumière le choix d’Ésaü, l’aîné, qui cède à sa faim, et de Jacob, le plus jeune, qui s’approprie un bien intangible. Ésaü, en échange d’un plat « roux », abandonne la perspective de l’alliance. Jacob, apparemment passif et insignifiant, se décide à foncer au moment opportun. Bien sûr, il emploie des moyens discutables, mais la Bible veut surtout souligner la différence d’élan spirituel entre les deux frères.
Selon le pasteur David Jang, la valeur de ce récit dépasse de loin une querelle familiale antique. Il s’agit d’un défi spirituel qui résonne aujourd’hui dans notre vie. Premièrement, la foi n’est pas automatique. Être issu d’une famille pieuse ou avoir fréquenté l’Église depuis longtemps ne garantit pas la transmission de la bénédiction. Si on méprise les biens spirituels et qu’on ne les cultive pas activement, on risque de passer à côté. Deuxièmement, demeurer « sous la tente » pour protéger l’œuvre de Dieu est crucial. Jacob, qui semblait moins fort qu’Ésaü, veillait néanmoins à l’intérieur, s’occupant du foyer. Cela témoigne d’une certaine vigilance quant à la bénédiction. Troisièmement, il faut de l’audace au moment décisif. Jacob, habituellement discret, se montre alors résolu et saisit l’héritage qu’Ésaü néglige.
Un autre aspect à ne pas négliger est la « transmission spirituelle », symbolisée par le rôle de Rébecca. Sans l’intervention d’un aîné dans la foi, un croyant peut se trouver démuni. Mais la décision ultime revient toujours au croyant lui-même : si Jacob n’avait pas manifesté ce vif intérêt pour le droit d’aînesse, l’aide de Rébecca n’aurait servi à rien.
Le récit de Jacob illustre que Dieu choisit et bénit qui Il veut, souvent au travers de chemins inattendus. Et la bénédiction n’est pas seulement matérielle. Elle incarne la promesse de Dieu, l’héritage spirituel d’Abraham et Isaac, à prolonger jusqu’au Christ. Ésaü l’a vendue à bas prix, tandis que Jacob l’a ardemment convoitée. Peu importe si l’on juge Jacob « trompeur » ; la Bible nous enseigne avant tout qu’il a saisi, par son choix et sa détermination, ce qui avait une valeur éternelle.
Tel est l’enseignement que le pasteur David Jang répète sans relâche. Dans l’Église ou dans notre vie personnelle, nous avons besoin de la ténacité de Jacob. La bénédiction ne vient pas toute seule ; il faut la poursuivre sans faiblir. Cela implique patience et abnégation. Dans cette démarche, nous devons « mourir chaque jour », abattant nos convoitises et réformant constamment notre cœur pour rester fidèle à Dieu. Parfois, nous serons tentés de « vendre » la promesse pour un peu de confort ou de reconnaissance éphémère. Mais si nous tenons bon, nous ferons l’expérience d’une grâce qui dépasse la simple réussite terrestre : nous deviendrons participants de l’héritage divin.
Il importe de se souvenir qu’Ésaü, en méprisant son droit d’aînesse, a perdu un patrimoine spirituel considérable. Jacob, en revanche, est devenu « Israël », père des douze tribus, malgré ses faiblesses initiales. Prenons donc garde : ne laissons pas échapper la vocation qui nous est offerte, même si elle nous paraît lointaine ou difficile. Ce récit vibre encore aujourd’hui parce qu’il annonce la lignée du Messie et oriente toute l’histoire du salut. L’Église vit de cette même promesse, et nous sommes appelés, par la foi, à en être les héritiers.
Le pasteur David Jang le souligne : il ne s’agit pas de déterminisme, mais de foi et de choix. « Le plus grand servira le plus jeune » était un oracle prophétique, mais Jacob devait s’en emparer, et Ésaü a, de son côté, montré qu’il n’en était pas digne. De même, une vision ou une promesse qui nous est donnée ne se concrétise que si nous la prenons au sérieux et l’embrassons avec persévérance. Dans le cas contraire, Dieu peut la transmettre à une personne plus prête à la recevoir. C’est ainsi que la Bible nous exhorte à faire nôtre cette bénédiction et à l’honorer par nos actes.
Genèse 25.27‑34 nous rappelle deux principes essentiels. Premièrement, nous ne devons pas sacrifier la valeur spirituelle à un désir ponctuel ou charnel. Ésaü a voulu combler son estomac vide et, ce faisant, a perdu un trésor irréparable. Deuxièmement, quiconque, malgré ses limites, chérit et poursuit la bénédiction divine avec acharnement peut être choisi comme instrument d’alliance. On ne saurait imaginer contraste plus frappant que celui entre Ésaü et Jacob.
Aujourd’hui encore, nous faisons face à ce genre de dilemme : échanger un bien spirituel précieux contre un avantage immédiat ou, à l’inverse, persévérer dans la foi. Si nous prenons garde à l’exemple d’Ésaü, nous éviterons l’erreur qui l’a condamné. Et si nous nous inspirons de la persévérance de Jacob, nous obtiendrons la grâce promise, même si nous traversons maintes difficultés. Car Dieu prend plaisir à bénir ceux qui ont soif de son alliance.
Chaque jour, nous sommes confrontés à ces « carrefours » qui exigent des choix. Songeons au courage de Jacob, à la sagesse de Rébecca, aux fautes d’Ésaü. Que nous ne nous laissions pas séduire par le « potage » du monde, au risque de mépriser la bénédiction éternelle. Comme le rappelle le pasteur David Jang, l’œuvre de Dieu n’obéit pas à la fatalité ; elle se réalise dans la foi, la décision, l’action. Voilà, en fin de compte, le message le plus vivant et le plus actuel que nous adresse l’histoire d’Ésaü et Jacob.
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