
I. Le contraste entre Pierre et Judas et la nécessité de la nouvelle naissance
L’histoire de Pierre et de Judas est présentée de manière saisissante dans l’Évangile de Jean, chapitre 13. Lorsque Jésus partagea le dernier repas avec ses disciples, ces deux hommes étaient à la même table. Tous deux étaient disciples de Jésus, ils écoutèrent ensemble Ses enseignements, furent témoins des miracles, et vécurent au cœur de l’amour que Jésus manifestait. Pourtant, au moment décisif, leurs chemins prirent deux directions radicalement différentes. Pierre commit le grave péché de renier Jésus trois fois, mais il se repentit finalement et revint à Lui, tandis que Judas, après avoir vendu Jésus pour trente pièces d’argent, ne se repentit pas et mit fin à ses jours. Bien qu’ils aient reçu le même enseignement du même Maître, l’un connut un retentissant rétablissement et une route de grâce, tandis que l’autre choisit la voie de la perdition.
Cette histoire de deux hommes révèle beaucoup sur la faiblesse humaine et sur la vraie nature de la foi. Pourquoi une telle différence entre ces deux disciples de Jésus ? Dans Jean 13, lorsque Jésus lave les pieds de ses disciples, Il dit : « Celui qui s’est baigné n’a besoin que de se laver les pieds. » Ici, « s’être baigné » symbolise l’état de celui qui a déjà reçu la rédemption de ses péchés, qui est entré dans l’amour du Seigneur et a obtenu une vie nouvelle. Autrement dit, cela renvoie à l’expérience fondamentale de la « nouvelle naissance ». Pierre reniera Jésus trois fois par la suite, mais il finit par se repentir et revenir à Lui, car il ne cessa de se souvenir de l’amour infini du Seigneur. En revanche, Judas, qui n’avait pas fait cette expérience de la nouvelle naissance, ne sut pas s’en remettre complètement au Seigneur, même lorsqu’il eut l’opportunité de se repentir de sa trahison. Au lieu de cela, il choisit le désespoir.
Dans une autre prédication, le pasteur David Jang souligne : « Notre faiblesse peut être fondamentalement transformée par l’amour du Christ manifesté à la croix. Mais pour entrer dans cet univers d’amour, il faut d’abord reconnaître que nous sommes pécheurs et expérimenter une nouvelle naissance, qui nous renouvelle totalement. » Cette vérité explique pourquoi Pierre put revenir après son péché, tandis que Judas, qui vécut longtemps auprès du Seigneur sans jamais accueillir pleinement Son amour, se dirigea vers la ruine. La nouvelle naissance nous fait sortir de l’ancienne nature dominée par le péché, pour naître à la vie nouvelle dans la foi au seul amour du Seigneur. Quand on a cette expérience, même si l’on pèche, on revient finalement au Seigneur et l’on retrouve le chemin de la restauration. Mais sans la nouvelle naissance, le poids du péché peut nous écraser au point de nous conduire à l’auto-destruction.
L’histoire de Nicodème, dans Jean 3, illustre aussi parfaitement ce point. Nicodème était un dirigeant religieux, connaissant la Loi, mais Jésus lui a déclaré : « Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. » S’il n’y a pas cette expérience concrète de « naître d’eau et d’Esprit », c’est-à-dire de mourir à la nature pécheresse pour devenir un homme nouveau, il est impossible de jouir du royaume de Dieu. Ce fut précisément là que les chemins de Pierre et de Judas se séparèrent. Lorsque Jésus voulut laver ses pieds, Pierre ne comprit d’abord pas et s’y opposa en disant : « Tu ne me laveras jamais les pieds. » Mais aux mots de Jésus : « Si je ne te lave pas, tu n’as point de part avec moi », Pierre réagit aussitôt : « Seigneur, pas seulement les pieds, mais encore les mains et la tête ! » Cette scène montre qu’au fond de lui, Pierre était prêt à accepter l’amour souverain de Jésus. Il n’était pas un homme parfait et il commit d’ailleurs un grave péché plus tard. Mais, ayant déjà « pris son bain », il put se relever sur le fondement de la nouvelle naissance.
En revanche, Judas entendit sans doute les mêmes enseignements de Jésus, mais il ne les vécut pas dans une véritable expérience de nouvelle naissance. Peut-être considérait-il Jésus comme un instrument pour réaliser ses ambitions, ou comme un leader politique capable de concrétiser certains projets. À la lumière de ce que relatent les Évangiles, Judas semble animé par l’avidité et sa propre justice. En échange de trente pièces d’argent, lorsqu’il livra Jésus, il ne réalisa pas qu’il commettait un acte absolument irréparable ; il ne vit qu’une occasion qu’il ne fallait pas laisser passer. Pourtant, quand la réalité le rattrapa, le poids de la culpabilité l’accabla. Au lieu de se repentir dans l’amour du Seigneur, il mit tragiquement fin à ses jours. C’est le destin dramatique de celui qui n’a pas fait l’expérience de la nouvelle naissance.
Dans un autre sermon, le pasteur David Jang déclare : « La foi authentique naît avant tout d’une relation personnelle avec le Seigneur, rendue possible par la nouvelle naissance. On aura beau être très actif religieusement, assister aux cultes et participer à de multiples ministères, si l’on n’a pas connu une véritable renaissance, on s’effondrera dès que les circonstances deviendront difficiles. » Effectivement, Pierre et Judas avaient entendu les mêmes paroles de Jésus. Pourtant, Judas n’accepta pas cette transformation intérieure. Il ne fit jamais une véritable confession de foi à l’égard de Jésus, préférant rester au centre de sa propre vie. Quand le poids de sa culpabilité s’abattit sur lui, il ne trouva aucun moyen de se relever.
Ainsi, cette histoire nous rappelle que nous sommes tous faibles, mais qu’une expérience de nouvelle naissance nous permet de connaître un salut et un pardon fondamentaux. L’exemple de Pierre et de Judas n’est pas là pour comparer « qui a commis le plus grand ou le plus petit péché ». Tous deux ont commis une grave trahison. Mais l’un, qui était déjà né de nouveau et connaissait l’amour extraordinaire du Seigneur, put se repentir ; tandis que l’autre, qui ignorait cet amour, s’est abandonné à la destruction. Voilà donc la leçon essentielle : « Ai-je vraiment accueilli l’amour et la grâce du Seigneur dans mon cœur ? Ai-je réellement fait l’expérience de la nouvelle naissance ? Et, lorsque je chute, est-ce que j’ai en moi cet ancrage dans la foi qui me permet de revenir au Seigneur ? »
En réalité, la nouvelle naissance n’est pas un simple événement émotionnel unique, elle est un principe qui reste opérant au quotidien. Même celui qui est né de nouveau peut encore pécher et commettre, comme Pierre, de graves erreurs. Pourtant, grâce à la nouvelle naissance, la voie de la repentance et du retour au Seigneur demeure ouverte. Pierre était un disciple très proche de Jésus, au point d’être considéré comme un « premier » parmi les apôtres, mais il nia quand même connaître le Seigneur au moment crucial. Après cela, son regard croisa de nouveau celui de Jésus, et il pleura amèrement. Il comprit alors à nouveau l’immensité de l’amour du Seigneur. S’appuyant sur cet amour, il se repentit et accomplit ensuite pleinement sa mission apostolique. Judas refusa ce chemin. Il se trouvait, lui aussi, dans le même cercle des disciples, mais, faute d’être né de nouveau, il ne put faire marche arrière.
Nous devons nous aussi méditer cette histoire et nous interroger sincèrement. Ai-je réellement fait l’expérience de la nouvelle naissance ? Malgré mes longues années de vie chrétienne, suis-je encore en train d’utiliser Jésus dans le but d’accomplir mes ambitions ou mes désirs mondains ? Au lieu de faire confiance à l’amour du Seigneur, est-ce que je m’appuie sur ma propre justice et mes mérites ? Dans ce cas, si je tombe dans le péché, ne serai-je pas incapable de me pardonner à moi-même et sombrerai-je dans le désespoir ? Ces questions vérifient si nous sommes « déjà lavés » ou si nous ne le sommes pas encore. Car sans la nouvelle naissance, il est possible, comme Judas, de se retrouver écrasé par le poids du péché et de franchir un point de non-retour.
En définitive, la nouvelle naissance va au-delà du simple fait de « fréquenter l’Église et de lire la Bible ». C’est croire véritablement à l’Évangile de la croix et de la résurrection, si bien que notre vieille nature est crucifiée, et que nous nous relevons comme une créature nouvelle dans l’amour du Christ. Une personne ainsi transformée, même si elle tombe dans l’échec ou dans le péché, trouve toujours une voie de repentance, et l’amour irrésistible du Seigneur la relève. Pierre en fit l’expérience totale. Nous devons nous aussi la vivre. Il ne s’agit pas d’augmenter nos connaissances bibliques, mais d’avoir au plus profond de nous la certitude que « l’amour du Seigneur peut me relever ». Si nous n’avons pas cette certitude, nous ne sommes pas à l’abri de faire, un jour, le même choix que Judas.
Si, déjà, l’amour du Seigneur nous a « lavés », alors nous devons maintenant nous laver les pieds chaque jour. En raison de la faiblesse de la chair, il peut encore nous arriver de nous souiller de poussière en marchant dans ce monde. C’est pourquoi Jésus dit : « Celui qui s’est baigné n’a besoin que de se laver les pieds. » Cela revient à mener une vie où l’on revient chaque jour devant le Seigneur pour se repentir, implorer la grâce et se renouveler. Comme Pierre, même en cas d’erreur, si nous nous souvenons de l’amour du Seigneur, nous pouvons revenir à Lui. Judas a, quant à lui, refusé cette voie. Il commit un péché énormissime, et ne pouvant en supporter le poids, il se donna la mort dans un geste ultime. Comme le dit Jésus : « Mieux eût valu pour lui qu’il ne fût pas né » (Matthieu 26:24). Le désespoir qu’il connut fut un abîme éternel.
À travers ce contraste entre Pierre et Judas, nous saisissons l’importance absolue de « naître de nouveau ». Si nous vivons encore sous l’emprise de notre vieux moi, sans accueillir pleinement l’amour du Seigneur, sans avoir l’assurance de la nouvelle naissance, alors, au jour de l’épreuve, nous risquons de faire le même choix que Judas. Il faut non pas s’appuyer sur les activités ecclésiales ou la connaissance biblique, mais connaître un changement radical grâce à l’amour de Jésus Christ crucifié et ressuscité. Alors seulement, nous pourrons réellement appartenir au Seigneur. C’est là le message central que nous livrent Jean 3, Jean 13, Matthieu 26 et d’autres passages. Dans diverses prédications, le pasteur David Jang a souligné ce point : « Le succès spirituel d’une personne repose sur l’expérience de la nouvelle naissance. Toute activité religieuse qui en serait dépourvue finit tôt ou tard par s’écrouler. » Voilà une vérité qui s’applique encore puissamment aujourd’hui.
II. Le péché, la repentance et la puissance de l’amour
Une autre raison fondamentale pour laquelle la nouvelle naissance est indispensable, c’est que l’être humain est trop faible pour ne pas pécher. Pierre, malgré son grand zèle envers Jésus et sa confession de foi claire, a finalement renié le Seigneur dans les moments cruciaux. Judas, dominé par un amour sans compassion et par l’égocentrisme, s’est laissé éblouir par l’argent et a trahi Jésus. Tous deux ont péché. Pourquoi Pierre s’est-il repenti tandis que Judas ne l’a pas fait ?
La repentance consiste à reconnaître son péché, à se détourner de la mauvaise voie pour revenir vers le Seigneur. Aussi importante que le fait d’éviter le péché, voire plus importante parfois, est la manière dont on réagit après l’avoir commis. Celui qui est né de nouveau, connaissant et croyant en l’amour du Seigneur, sait qu’il peut quitter la voie du péché et confesser : « Seigneur, j’ai péché. Pardonne-moi. » Pierre, confronté au regard de Jésus après son reniement, prit conscience de sa faute au plus profond de lui. Il pleura amèrement, se détourna de son péché, rencontra le Ressuscité et en fut restauré.
Quant à Judas, après avoir réalisé la gravité de sa faute, il ne revint pas vers le Seigneur, mais choisit de mettre fin à ses jours. Ce n’est pas que son péché était plus grand que celui de Pierre, mais il ne crut pas jusqu’au bout à l’amour du Seigneur. Le pasteur David Jang souligne dans un autre sermon : « Le plus grand piège qui empêche un pécheur de revenir à Dieu, c’est l’accusation de Satan. » Celui-ci murmure à l’oreille du pécheur : « Tu as commis un crime impardonnable. Le Seigneur ne peut pas te recevoir. » Si l’on ne discerne pas cette tromperie, on peut, comme Judas, se laisser happer par le désespoir et choisir la destruction. La véritable repentance, en revanche, surmonte ce mensonge de l’Accusateur. Le Seigneur accueille même le pire pécheur qui revient à Lui. Comme dans la parabole du fils prodigue, rapportée dans Luc 15, le Père scrute le chemin de retour de son fils et, l’apercevant au loin, court l’embrasser. Voilà l’essence même de l’Évangile.
Pierre se repentit dans la souffrance, mais sa repentance fut nourrie par la foi qu’il avait dans l’amour de Jésus. Ainsi, malgré son péché, il s’accrocha à cet amour, plus fort que tout. Il put alors se relever, et il devint un homme entièrement renouvelé au service du Seigneur. Judas ne vit pas cette possibilité et s’abîma dans le désespoir. Nous comprenons donc que la repentance n’est pas à prendre à la légère. Bien sûr, retomber souvent dans les mêmes péchés pose un grave problème, mais rester enfermé dans son péché sans s’en détourner mène à une ruine encore plus radicale.
Le pasteur David Jang souligne : « Se repentir ne consiste pas simplement à exprimer des regrets ou de la culpabilité, mais à faire demi-tour pour s’engager dans la voie de la justice. » Ce n’est pas juste dire : « Je me suis trompé, je suis désolé », c’est changer la direction de sa vie. Cela se voit dans l’épisode du lavement des pieds et par la suite dans la vie de Pierre. Après avoir renié le Seigneur, Pierre connut un profond sentiment de culpabilité. Mais il rencontra le Ressuscité, et il proclama trois fois son amour pour Jésus, autant de fois qu’il L’avait renié. Jésus lui dit alors : « Pais mes brebis », confirmant à nouveau sa mission. Son péché n’était plus un point final, mais un tournant vers une nouvelle étape dans sa vie, grâce à une repentance véritable.
Ainsi, celui qui a fait l’expérience de la nouvelle naissance a la liberté d’aller avec assurance vers la croix lorsqu’il pèche. Ayant la certitude que l’amour du Seigneur le soutiendra, il peut revenir à Lui en dépit de sa honte et de sa crainte. C’est ce que Jésus voulait dire en affirmant : « Celui qui s’est baigné n’a besoin que de se laver les pieds. » Celui qui, au fond, a déjà été « lavé » sait qu’il est purifié dans l’essentiel, même s’il arrive que la poussière du péché s’attache encore à lui au fil de la vie. Pierre, malgré ses errements, ne renonça jamais au chemin du retour vers Jésus.
Judas, au contraire, n’avait pas ce fondement de la nouvelle naissance. Après avoir vendu Jésus, il comprit que c’était un péché immense, mais au lieu de laisser son vieux moi être brisé pour renaître, il choisit un désespoir centré sur lui-même. Ce n’était pas son existence tout entière qu’il fallait anéantir, mais son vieil ego. Refusant d’être renouvelé, il se laissa écraser par la culpabilité et prit la voie de l’autodestruction. Voilà le sort de ceux qui n’ont pas fait l’expérience de la nouvelle naissance et qui, face au péché, ne voient pas d’autre issue.
La vie de Pierre nous enseigne que la personne « née de nouveau » est celle qui accepte de se laisser briser pour ensuite se relever dans le Seigneur. Dans l’Ancien Testament, David aussi commit un péché monstrueux (avec Bethsabée, etc.), mais parce qu’il se repentit sincèrement, il obtint le pardon de Dieu et fut de nouveau utilisé par Lui. Tout être humain peut pécher, mais la question est de savoir si ce péché va me plonger dans une destruction éternelle ou, au contraire, me conduire à la repentance et à la réconciliation. Ce choix dépend de nous. C’est cependant l’amour du Seigneur et l’expérience de la nouvelle naissance qui rendent possible cette décision.
Dans un autre sermon, le pasteur David Jang affirme : « Parce que nous sommes faibles, nous pouvons chuter, mais c’est souvent en tombant que nous nous agenouillons devant la croix et découvrons combien l’amour de Dieu est grand et profond. Voilà la vraie repentance, à partir de laquelle on peut redevenir un serviteur de Dieu. » Ne pas pécher n’est pas tout. Certes, nous devons lutter pour éviter le péché. Mais comme nous sommes imparfaits, nous pouvons tout de même parfois chuter. L’essentiel est alors de se repentir et de revenir. À l’instar de Pierre, nous pouvons nous relever pour vivre comme un enfant de Dieu. C’est la voie de la bénédiction.
Jésus aime les pécheurs jusqu’au bout. Même Judas, avant de Le trahir, partageait le repas avec Jésus et recevait Son attention. Jésus espérait sûrement qu’il se détournerait de sa faute. Pierre, de son côté, se repentit après avoir trahi son Maître, et Jésus le releva en lui confiant à nouveau Son troupeau, comme on le voit en Jean 21. Il est demandé trois fois à Pierre : « M’aimes-tu ? » puis Jésus lui commande de paître Ses brebis. Voilà l’amour du Seigneur : Il ne rejette pas définitivement celui qui a péché, Il l’accueille quand il se repent et lui permet de repartir à neuf. C’est le cœur même de l’Évangile.
Ainsi, après le péché, ce qui importe davantage que tout est la repentance. Et c’est la confiance dans l’amour plus grand que le péché qui rend cette repentance possible. Tant que nous gardons cette vérité à l’esprit, nous ne nous laissons pas submerger par la culpabilité, et nous pouvons nous relever, quels que soient la faute ou l’échec. Mais si nous ne connaissons pas cet amour, nous risquons de nous effondrer comme Judas au moindre sentiment de culpabilité. Sans la nouvelle naissance, la repentance elle-même est difficile. En effet, un cœur non régénéré demeure centré sur soi : « Comment pourrais-je être pardonné, moi qui ai commis une telle faute ? » Il finit par abandonner toute tentative de retour vers Dieu.
Jésus a dit : « Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs » (Marc 2:17). Cela signifie que la repentance naît de la rencontre entre la conscience du péché et la foi dans l’amour rédempteur du Seigneur. Voilà le message fondateur de l’Église, que le pasteur David Jang répète dans nombre de ses sermons. L’Église n’est pas un lieu où l’on juge et condamne les pécheurs, mais un lieu de grâce où, si le pécheur se repent, on l’accueille et on l’aide à recommencer. Or, tout commence par « abandonner le péché et revenir à Dieu », et tout repose sur « l’amour de Dieu » qui soutient ce retour.
Dire que Pierre avait « déjà pris son bain » signifie justement qu’il avait fait l’expérience concrète de l’amour du Seigneur, révélé à la croix. Il connaissait de tout son être la puissance du pardon et du salut. Ainsi, il était fondamentalement devenu un homme nouveau. Judas, lui, ne reçut pas réellement cet amour. Il eut maintes occasions de se repentir, mais il ne crut pas en la miséricorde du Seigneur. Il choisit plutôt son propre désespoir. Nous voyons alors l’importance de ce triptyque : péché, repentance et amour. Si le péché est inévitable, la repentance ouvre le chemin de la justice, et l’amour du Seigneur est la force qui rend ce chemin possible. Cette vérité nous évite de désespérer face à notre péché et nous permet, comme Pierre, de nous relever.
III. La réalité d’une vie renouvelée : mourir et renaître
La nouvelle naissance, la repentance, et la foi en l’amour du Seigneur se résument en une expérience de « mort et de résurrection ». La repentance de Pierre fut l’expérience où son vieil homme mourut et où il devint un homme nouveau. Judas refusa de mourir à lui-même, et son désespoir l’emporta. Ce n’est qu’en mourant que l’on peut revivre : voilà le cœur de l’Évangile. Jésus Lui-même est mort sur la croix et est ressuscité, et nous devons aussi crucifier notre vieille nature et renaître en tant que nouvelles créatures.
L’apôtre Paul déclare dans Galates 2:20 : « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi. » Voilà la meilleure illustration de l’essence de la nouvelle naissance. Mon ancien « moi », qui occupait la place de maître, est mort sur la croix, et c’est désormais Christ qui vit en moi. Paul affirme aussi dans Romains 8 qu’« il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » et que rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu en Christ. La nouvelle naissance est la source de cette certitude. Parce qu’ils s’appuyaient sur cette réalité, Pierre, Paul et tous les chrétiens de l’Église primitive ont pu prêcher l’Évangile sans fléchir, même sous les persécutions du monde.
Cependant, il n’y a pas de résurrection sans mort préalable. Comme le montre Philippiens 2, Jésus « s’est dépouillé Lui-même, en prenant la forme d’un serviteur, Il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort de la croix ». C’est en passant par cette voie qu’Il a connu la gloire de la résurrection. De même, il est impossible d’éprouver la résurrection de la nouvelle naissance sans accepter que notre vieux moi soit crucifié. Le pasteur David Jang rappelle souvent : « L’homme moderne redoute de s’abandonner totalement, il craint la voie de la croix, jugée trop ardue, et renonce aisément. Mais la vraie foi nous appelle à traverser les épreuves et la mort pour connaître la joie de la vie. » C’est la route qu’a empruntée Pierre, et c’est celle que tous les chrétiens doivent suivre.
Pierre, au début, proclamait : « Seigneur, je suis prêt à aller en prison et même à mourir pour toi ! » Mais lorsqu’on arrêta Jésus, la peur le gagna, et il affirma ignorer qui était Jésus. Son vieil homme n’était pas encore mort. Après cet échec, cependant, quand il rencontra le Christ ressuscité, Pierre fut brisé et devint un être nouveau. C’est pourquoi le livre des Actes nous le montre tenant fermement sa foi et proclamant Jésus, même face à la prison ou à la menace de la mort. Son vieil homme était mort, et la vie de Christ s’était mise à briller en lui.
Judas, au contraire, réagit à l’opposé. Après avoir livré Jésus, il réalisa sa terrible faute. Mais au lieu que cela l’amène à briser son vieux moi et à renaître, il sombra dans un désespoir auto-centré. Il aurait fallu qu’il laisse son vieux moi mourir, mais il préféra ruiner son existence entière. Celui qui refuse la nouvelle naissance risque, comme Judas, de se retrouver pris entre la culpabilité et l’auto-destruction, sans trouver d’issue.
Ainsi, la vie renouvelée consiste à « se renier soi-même et à prendre sa croix », à l’exemple de Jésus. Dans la vie quotidienne, nous sommes souvent amenés à pratiquer de petites ou grandes formes d’abnégation ou de sacrifice. Quand nous devons pardonner, ou renoncer à faire ce qui nous plaît, ou encore consacrer notre temps et nos ressources pour servir l’Église et notre entourage, si notre vieille nature est encore bien vivante, ce chemin devient très difficile. « Pourquoi devrais-je subir des pertes ? Pourquoi devrais-je pardonner à cette personne ? » Dans ces moments, si l’on n’est pas né de nouveau, on ne comprend pas la voie de la croix. Mais celui qui est déjà mort et qui croit que « Christ vit en moi » reconnaît qu’il est juste et bon de suivre le Seigneur dans ces pas. Ayant expérimenté l’amour du Christ, il sait que c’est la voie de la vie.
En outre, la nouvelle naissance donne la force de repousser « l’accusation de Satan ». Le diable cherche à semer des mensonges : « Souviens-toi de tes fautes passées, elles sont trop graves. Dieu ne peut pas t’aimer. Regarde ta situation présente, si difficile : es-tu sûr que Dieu s’occupe de toi ? » Sans être régénéré, on est vite déstabilisé par ces mensonges. Mais celui qui est déjà lavé par l’amour du Seigneur s’accroche à la promesse de Romains 8:35 et suivants : « Rien ne peut nous séparer de l’amour du Christ. » Même si l’on tombe, on revient à Lui sans se laisser enfermer dans la honte ou le désespoir.
Le pasteur David Jang a dit dans un sermon : « Dans l’Église aujourd’hui, nous voyons à la fois des ‘Pierre’ et des ‘Judas’. Les deux suivent Jésus, mais certains, déjà nés de nouveau et fondés sur l’amour de Dieu, persévèrent, tandis que d’autres, avançant selon leurs calculs et leur propre justice, finissent par s’éloigner. L’essentiel est de savoir si l’on est vraiment né de nouveau et si l’on vit effectivement cette réalité. » Cette même question se pose à chacun de nous. On peut être très actif dans l’Église, connaître beaucoup de choses, mais sans l’expérience concrète de la mort et de la résurrection, la foi ne résiste pas aux épreuves. En revanche, celui qui est vraiment né de nouveau demeure attaché au Seigneur, même dans l’adversité.
Vivre en homme renouvelé, c’est croire que la grâce du Seigneur est plus grande que mes œuvres. Judas se fiait à ses propres actes, à sa propre justice. Quand il se vit coupable, il préféra mettre fin à ses jours. Pierre, malgré sa faute, s’appuya sur un amour plus grand que son péché. Il revint vers le Seigneur et devint, par la suite, un grand apôtre de l’Église primitive. Notre vie n’est pas différente. Nous portons tous en nous la fragilité d’un Judas, capable de trahison, et le potentiel d’un Pierre, capable de repentance. La différence se fait à travers la nouvelle naissance : si nous connaissons intimement l’amour du Seigneur, et si nous laissons notre vieille nature mourir pour que Christ vive en nous.
Jésus a dit à Nicodème : « Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. » (Jean 3:3) « Voir » ne signifie pas qu’un simple regard, mais expérimenter et jouir concrètement du royaume. Sans la régénération, la gloire de Dieu demeure incompréhensible. Sans passer par la mort et la résurrection, on trouve absurde la voie de la croix et vide l’amour du Seigneur. Mais pour celui qui a connu la nouvelle naissance, cette voie est la véritable vie. Ainsi, quelles que soient les souffrances ou les persécutions, il ne s’en détourne pas.
La vie nouvelle se manifeste de manière encore plus riche au sein de la communauté ecclésiale. Dans le partage de la vérité, dans l’accueil et le service mutuels, notre vieille nature s’effondre progressivement et nous grandissons en Christ. L’Église n’est pas le rassemblement de personnes déjà parfaites, mais celui de pécheurs susceptibles de chuter comme Pierre, qui cependant se relèvent toujours grâce à l’amour du Seigneur et réaffirment la nouvelle naissance. La tragédie de Judas fut de se retirer de cette communauté au lieu d’y revenir avec sa faute et de la déposer devant Jésus. S’il l’avait fait, il aurait pu, comme Pierre, expérimenter le pardon et la restauration. Mais il choisit le désespoir et franchit un point de non-retour.
Il est possible que nous aussi, un jour, soyons placés devant un tel choix. Dans notre vie quotidienne, nous péchons plus ou moins gravement et nous pouvons connaître l’échec. En ces moments, nous devons nous demander : « Suis-je un homme déjà lavé par la grâce ? » Si nous sommes réellement nés de nouveau, alors, quelle que soit la gravité de notre faute ou de notre défaite, nous gardons l’espérance de revenir à Dieu. Nous savons qu’Il a porté nos fautes à la croix et qu’Il nous aime jusqu’au bout. Forts de cette assurance, nous pouvons confesser nos péchés et nous repentir pour reprendre un nouveau départ. Sans cette expérience de la nouvelle naissance, nous risquons, comme Judas, de conclure que nous sommes irrécupérables et de plonger dans la désespérance.
Le pasteur David Jang enseigne aussi : « Satan veut que nous doutions de l’amour de Dieu et que nous pensions : “C’en est fini de moi.” Alors que l’Esprit Saint nous appelle : “Même si tu as péché, reviens ! Repens-toi et tu vivras de nouveau.” Le rôle de l’Église est d’aider le pécheur à faire confiance au pardon et à l’amour de Dieu, plutôt que de le laisser sous le joug de l’accusation diabolique. » C’est aussi la responsabilité de chaque croyant. En premier lieu, nous devons nous-mêmes avoir expérimenté la nouvelle naissance pour ne pas simplement condamner le péché, mais encourager celui qui chute à se repentir et à être renouvelé dans l’amour. Car Jésus nous a ainsi aimés et nous a donné de multiples chances.
Enfin, la vie nouvelle, où l’on meurt et ressuscite en Christ, témoigne de la puissance de l’Évangile face au monde. Pierre, autrefois lâche, est devenu un apôtre intrépide, prêt à l’emprisonnement et même au martyre pour annoncer le Christ. Un tel changement frappe ceux qui en sont témoins. De la même manière, si nous étions égoïstes ou pécheurs, mais que nous vivions aujourd’hui dans l’amour, le service et la justice, le monde se demandera : « Comment ont-ils pu changer ainsi ? » Nous pouvons alors rendre ce témoignage : « Je suis mort avec Christ, et c’est Lui qui vit maintenant en moi. »
En conclusion, le contraste entre Pierre et Judas nous montre clairement la nécessité de la nouvelle naissance, la place du péché et de la repentance, et la réalité d’une vie qui meurt pour renaître. Tous deux étaient disciples et tous deux ont péché. Mais Pierre, déjà né de nouveau et connaissant l’amour du Seigneur, se repentit. Judas, lui, ne crut pas en cet amour et sombra dans la ruine. Cette leçon nous concerne directement. Nous sommes exposés au péché et à l’échec, et le jour d’une grande tentation peut venir. À ce moment-là, le fait d’être « déjà lavé » ou non changera notre destinée. Celui qui est né de nouveau ne reste pas dans son péché ; il se repent et se relève pour accomplir la volonté de Dieu.
Le pasteur David Jang réaffirme dans de nombreuses prédications : « La nouvelle naissance est un événement ponctuel, mais son fruit grandit chaque jour, grâce à la repentance et au renouvellement dans l’amour du Seigneur. Comme Pierre, ne soyons pas comme Judas en nous abandonnant au désespoir, mais vivons dans la repentance. Voilà l’Évangile, la mission de l’Église et la vie de ceux qui sont régénérés. » Au bout du compte, notre chemin suit celui de la croix et de la résurrection de Jésus-Christ. Pour emprunter cette route, notre vieille nature doit mourir et nous devons renaître. C’est cela, la « nouvelle naissance », dont les fruits se manifestent dans l’amour, la repentance et un témoignage audacieux de l’Évangile. Puissions-nous vivre aujourd’hui la « résurrection de l’amour » qu’a connue Pierre, demeurer dans l’amour du Seigneur et expérimenter en abondance la joie d’une vie réellement nouvelle.